France/Suisse/Allemagne


Jour 13

06/03/2015 04:45

Aujourd’hui, nous avions vu deux grandes entreprises dans le nord-est de l’Allemagne, à Alt-Tellin. Nous avons trouvé ces fermes par l’entremise d’un stage fait par un élève à l’extérieur du Québec durant la première année du DEC, ceci prouve que ces stages peuvent ouvrir à de nombreuses opportunités. Nous sommes partis de l’auberge vers 7 :15 pour arriver à destination à 10 :00, par contre à cause d’un accident de route sur notre chemin on a eu un certain retard. La première ferme est une ferme de grande culture qui possède 8000ha. L’entreprise se nomme Daberkower et le propriétaire est Mortimer Malzah. Sa famille vie en Allemagne depuis 100 ans et possédait une ferme, après la Seconde Guerre mondiale, leurs biens  se sont retrouvés entre les mains du système socialiste de l’est. Après la chute du mur, son grand-père est revenu sur ses terres et a acheté  400 ha, puis ils ont eu l’opportunité d’acheter une ferme collective de 8000ha qui produisait principalement des pommes de terre. Le propriétaire et deux gérants gèrent actuellement l’entreprise et chacun s’occupe d’un secteur de production différent pour être spécialisé et efficace. Les champs ont une superficie moyenne de 70ha, c’est la région avec les plus grands champs d’Allemagne, ils ont un pointage de 43 et une matière organique de 3-4%. Il cultive du blé, de l’orge, du seigle, du canola et de la betterave à sucre. La particularité de cette entreprise c’est sa très grande efficacité en étant le plus simpliste  et voici comment il s’y prend. Il sème un maximum de 3-4 variétés de céréales et utilise la même méthode conventionnelle de travail de champ pour l’ensemble de l’entreprise, car la superficie de ces récoltes ne lui permet pas de toujours faire du cas par cas. Il n’utilise qu’une seule sorte d’engrais azoté (l’urée), car elle à une libération lente et elle est peu couteuse. Pour ce qui est de son parc de machinerie, il préfère avoir une seule marque de machine par utilité, par exemple,  l’an passé il a  remplacé toutes ses batteuses pour avoir 8 batteuses Claas du même modèle. Ceci s’applique également pour les arroseuses, les semoirs, etc, car il est impossible d’être un expert dans toutes les marques et modèle, il se concentre donc sur un seul modèle, ce qui lui permet d’être efficace au champ et d’avoir un rabais à l’achat. Depuis 5 ans, il a également réduit son parc de machinerie pour éviter d’être suréquipé et pour augmenter l’efficacité. Il est donc passé de 40 à 28 tracteurs et ceci s’applique aussi à ces équipements. Avec cette taille d’entreprise, il doit gérer 45 employés, une réunion à chaque matin s’impose pour la planification de la journée. Le contact direct est important pour avoir une rétroaction de ses employés, pour éviter une communication à sens unique. Lors des récoltes durant l’automne, il organise ses employés en différentes équipes qui sont en mesure de fonctionner de façon autonome, il distribue ainsi ces équipes sur l’ensemble de l’entreprise pour éviter d’avoir tout le monde dans le même champ et ceci lui permet avec ces 8 batteuses de récolter 3500t par jour de 24 heures, car il y a également une équipe de nuit et de jour quand les conditions le permettent. Il fait également passer des examens à ses employés qui veulent conduire une batteuse, pour les inciter à connaitre leur machine, l’examen peut également servir de base pour fixer un salaire. En résumé, cette entreprise fait tout pour être la plus efficace, tout en ayant un cout de production bas.

Ensuite, après un repas offert par le producteur, puisque notre chauffeur avait certain problème de localisation, Mortimer nous a dirigé vers notre seconde visite de la journée dans une ferme laitière. Sur le chemin, il nous a arrêté pour nous montrer la plus grosse pouponnière de porcelets  en Europe produisant 300 000 cochons par ans. Cette idée lui est venue en tête lorsqu’il nous a parlé de la grande problématique actuelle qui est la question des animaux maltraités et de la pollution, car beaucoup de gens critique cette ferme porcine.

Arrivés à la ferme laitière nous avons rencontré les propriétaires, Kees Hoogerdorn et sa femme qui sont d’origine Hollandaise. En 1990, il voulait s’établir au Canada comme plusieurs autres, mais après la chute du mur, il a, avec ses frères, acheté une ferme de 140 vaches en Allemagne. Après quelques années, il ne voulait plus avoir d’associé et a donc décidé de faire une entreprise à son compte en 2003. C’est alors que le producteur de grande culture de ce matin est intervenu, il a vendu son site de production de lait à Kees, pour ne plus avoir à s’occuper de ce secteur et pour avoir du fumier à proximité. Après 5 ans, Kees est allé faire un prêt à la banque pour rembourser Mortimer et avoir des relations d’affaire plus normal, puisque c’est lui qui lui fournit un service de travaux à forfait dans les champs puisqu’il a déjà les équipements. Aujourd’hui, Kees possède une ferme familiale de 1000ha et 1000 vaches sur deux sites, dont son principal qui en contient 600 avec de vieilles bâtisses de l’ancienne GDR et un carrousel de 50 places neuf d’un an pour avoir une rapidité et une simplicité de travail, il est capable de traire 248 vaches/h. La production moyenne de ses vaches est de 9500L/an avec un CCS de 166 000. Il fait de la médecine préventive, il a plusieurs groupes de vaches selon le stade de lactation, il a 100 vêlage par mois, environ 5 mammites par semaine ce qui est normal avec la taille de son troupeau.   Pour soigner la mammite, il utilise des capsules d’ail sur 50% des cas 80% des traitements est efficace et il peut continuer à envoyer ce lait à l’usine. Pour ce qui est de la génétique, il se concentre pour avoir des vaches fonctionnelles avec une bonne production. Avec ses 20 employés, il s’arrange également pour avoir une réunion avec son personnel une fois par jour. Ce que nous avions retenu de cette visite, c’est qu’il est toujours possible de partir en agriculture, il faut par contre des contacts et des projets solides. On doit déterminer nos limites selon lesquels on a assez de champs ou de vaches pour vivre et il faut améliorer notre entreprise petit à petit, non selon ce que les autres font normalement mais selon quel est l’investissement le plus rentable et nécessaire pour l’entreprise.

 

Puis, nous avons repris la route vers Berlin pour souper et passer une bonne nuit de sommeil.

 

Adrian Rudisuli

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