France/Suisse/Allemagne


Jour 11

06/03/2015 03:43

En cette journée du 3 mars, nous sommes partis de l’auberge à 8h30 pour se rendre à Bad Wunnenberg visiter une ferme de grandes cultures. Pour ce faire, nous avons fait environ 2 heures d’autobus. Arrivé sur les lieux de la ferme, nous avons été accueillis par les gestionnaires de l’entreprise. Cette ferme est la propriété du compte de Westphalen, mais est gérée par 2 personnes dont Maximilian von Laer. Cette entreprise céréalière cultive du blé, de l’orge, du canola, des betteraves à sucre, des carottes et du maïs ensilage sur une superficie totale de 1500 hectares. Ils font aussi du biogaz à partir de copeaux de bois provenant de leurs boisés. De plus, le maïs ensilage produit sert uniquement à la production de biogaz! Onze hectares de leur superficie est destinée à la culture du saule qui est fauché et ensilé à tous les trois ans pour le biogaz. Ce biogaz sert à chauffer les bâtiments ainsi qu’à produire de l’électricité. Une autre particularité est que les bâtiments sont des monuments historiques.

 

Lorsqu’Hitler était au pouvoir, le gouvernement allemand a classifié la qualité des sols selon une échelle de 0 à 100. Chaque mètre carré du sol allemand a été échantillonné Ils ont évalué les sols pour concentrer les exploitations agricoles sur les meilleurs sols du pays. Les sols de cette ferme sont classés 50 ce qui est des sols moyens comparativement à Franckfort où les sols sont à 80 points. La couche de terre arable varie entre 20 et 50 centimètres ce qui est beaucoup moins qu’à Franckfort. C’est ce qui explique les rendements un peu moins élevés soient 7-8 tonnes à l’hectare dans le blé et 4 tonnes dans l’orge. Ils pratiquent l’agriculture de conservation sur leurs terres qui sont drainés à 50%. La moitié de la fertilisation que leurs cultures reçoivent provient d’engrais organique. De plus, la moyenne de précipitation annuelle est de seulement 700 millimètres ce qui est un facteur limitant pour les cultures.

 

Pour ce qui est des machineries, ils sont très bien équipés. Ils ont 5 tracteurs avec gonflage et dégonflage pneumatiques des pneus à partir de la cabine. En gonflant les pneus pour la route, ils économisent 3000 euros annuellement en carburant. De plus, le tracteur qui sert à appliquer les fertilisants possède un appareil qui détecte la santé des plants en prenant des photos des feuilles. Ceci permet d’appliquer l’azote en post levée à taux variable qui s’ajuste en temps réel. Ils détiennent un système de contrôle de profondeur pour le travail du sol leur permettant, à partir de cartes GPS, de varier la profondeur du travail avec les différents types de sols. Les semis sont effectués à taux variables. Ils possèdent aussi deux batteuses qui ont la spécialité de se mettre de niveau automatiquement lorsqu’ils récoltent des champs à forte pente. Ceci permet une répartition égale de la récolte sur les séparateurs de la batteuse.  

 

Par la suite, nous avons fait une tournée de leurs champs pour nous rendre à leur site d’entreposage. Ils nous ont mentionné qu’ils ont 10 éoliennes dans leurs champs. Ces éoliennes sont la propriété de l’État, mais les agriculteurs sont payés 17000 euros annuellement par éolienne pour la location du terrain. Ils sont donc très bien dédommagés par le gouvernement! Ils ont une capacité d’entreposage pour les grains de 10000 tonnes et ils sont en mesure d’entrer et sortir du grain à une vitesse de 100 tonnes par heure. Pour ce qui est du séchoir, il fonctionne à l’huile et au biogaz et à une capacité de 25 tonnes à l’heure.

 

Par la suite, nous avons repris l’autobus pour se rendre sur l’exploitation du frère de Maximilian, Carl-Mauritz von Laer. Cette exploitation se trouve à Kirchlengern, un village situé à une heure de route au nord de Bad Wunnenberg. Ceci est une exploitation agricole principalement de pommes de terre et de grains. Ils cultivent 1600 acres et font des travaux à forfait sur 400 acres. 995 acres sont destinés à la production de blé et d’orge, 630 acres sont utilisés pour la culture de pommes de terre, 325 acres sont ensemencés en canola et 50 acres est en betterave à sucre.

 

Les pommes de terre cultivées sur l’exploitation servent à la production de chips pour Lays et Pringle. Le propriétaire a un impressionnant entrepôt de 10 000 tonnes de patates! Il a aussi 2000 tonnes d’entreposage pour les grains. La fertilisation pour la majorité des cultures effectuées sur la ferme est de 180 unités de N par hectare, 50 de P2o5, 120 de K2o, 70 de Mg et 500 de Ca. Des fumiers et des engrais chimiques sont utilisés pour la fertilisation. Le pointage moyen de ses terres est de 58 points selon la classification nationale. La moyenne de précipitation de cette région est de 860 millimètres d’eau annuellement ce qui est suffisant pour les cultures.

 

 Monsieur Laer a 4 employés à temps plein, deux stagiaires durant l’été et quelques employés à temps partiel pendant les semis et les récoltes parce que 21 000 heures annuellement sont nécessaire au bon fonctionnement de cette ferme végétale. Cette entreprise demande autant de temps d’hommes car les pommes de terre nécessitent environ 15 pulvérisations dans l’année et la récolte s’échelonne sur 20 jours.  

 

Avant que les pommes de terre soient entreposées dans l’entrepôt, elles sont nettoyées et lavées à l’aide d’un impressionnant système entièrement automatisé à  l’aide de convoyeurs.

 

Après avoir fait le tour de l’entreprise, il nous a invités dans son impressionnante maison qui est un château. Une partie a été construite en 1360! L’architecture est très impressionnante et cette habitation est entourée d’eau. Sa femme et lui nous ont offert des sandwichs, du café et un morceau de gâteau typiquement allemand. C’était délicieux! Ils ont été très accueillants et reconnaissant de notre visite.

Après cette surprenante visite, nous nous sommes dirigés vers l’auberge jeunesse à Rieste. Pour souper, nous avons mangé un succulent brunch! Nous avons tous apprécié ce souper qui faisait différent des autres d’autant plus que nous n’avions pas arrêté pour diner! Par la suite, nous sommes retournés à l’auberge pour se reposer parce que nous étions tous fatigués!   

 

Francis Benoit

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